L’ambition des projets inscrits dans la dynamique « Bassins versants côtiers méditerranéens » est de coordonner, promouvoir et valoriser des recherches pluridisciplinaires de long terme sur le fonctionnement de socio-écosystèmes caractéristiques. L’objectif est d’encourager les interactions avec différentes communautés scientifiques (biodiversité, agriculture, santé) en concertation avec les acteurs socio-économiques pour la mise en place d'un gestion intégrée et durable de la ressource en eau.
Suite aux succès des projets financés en 2018, un second appel à projets a été lancé pour approfondir les échanges au sein d’une communauté scientifique aux disciplines multiples. Ainsi, la communauté « Eau » de Montpellier s’associe avec une partie de la communauté « Vigne et Vin » pour étudier les trajectoires des territoires viticoles, un des socio-écosystèmes méditerranéens typiques. 4 projets ont été retenus et seront financés jusqu’en juin 2022.
Porteurs : Magalie Bourblanc (UMR G-EAU)
Contact : magalie.bourblanc@cirad.fr
Partenaires : UMR G-EAU, MARBEC, ART-Dev, Equipe associée InterMed
Descriptif : On sait que des apports terrigènes de composants azotés et phosphorés trop importants provoquent l’eutrophisation de la zone côtière.
L’eutrophisation est une des causes majeures de la dégradation des écosystèmes aquatiques à l’échelle mondiale qui conduit à une homogénéisation de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes (Hulot et al. 2000).
Pourtant, sur le plan international, malgré l’intensité des recherches qui lui sont dédiées, l’eutrophisation littorale peine à accéder, en raison de la diversité de ses formes, de sa banalisation et de sa complexité tout à la fois, à une visibilité mondiale (Bourblanc & Levain, 2017). L’ambition est désormais d’intégrer des recherches qui sont restées jusqu’à présent relativement compartimentées.
Objectif : Mettre en place une véritable approche de continuum aquatique au sein de MUSE par la collaboration des équipes qui ont travaillé souvent séparément sur l’hydrologie dans les bassins versants et sur les écosystèmes lagunaires du littoral. L’étude adoptera une approche par socio-écosystèmes reliant les activités humaines et leur gouvernance avec les processus écosystémiques.
3 axes de recherche articulent cette approche intégrée de l’eutrophisation côtière :
Enjeu scientifique à long terme : Anticiper la structuration d’un enjeu environnemental majeur reconnu par de nombreux scientifiques et amorcer la constitution d’une communauté de chercheurs travaillant en interdisciplinarité sur ces enjeux pour les bassins côtiers méditerranéens; amorcer une approche comparative entre différentes sites eutrophes qui fait encore largement défaut.
Porteurs : P. Brémond (UMR G-EAU)
Contact : pauline.bremond@inrae.fr
Partenaires : UMR G-EAU, UMR Innovation
Descriptif : Le projet vise à développer une méthodologie d’observation puis de modélisation, sur le temps long, des trajectoires d’activités de nature agricole soumises à un régime « climatique » composé d’extrêmes (inondation, submersions marines, sécheresse), potentiellement changeant, en intégrant également d’autres changements dits « globaux », (conditions « économique », « réglementaires », etc.). Une attention particulière sera portée à l’ensemble des stratégies mises en œuvre par les activités ainsi qu’à un suivi des caractéristiques clés. L’intérêt de s’appuyer sur ces outils est double :
Objectif : Développer un cadre d’observation des trajectoires d’activités économiques de nature agricole en ayant :
Enjeu scientifique à long terme :
Porteurs : P. Licznar-Fajardo & E. Jumas-Bilak (HSM)
Contact : patricia.licznar-fajardo@umontpellier.fr
Partenaires : Equipe PHySE et équipe HYTAKE (Laboratoire HSM), Equipe ESOR (Laboratoire Espace Dev)
Descriptif : Initier dans un premier temps un système de surveillance à l’échelle territoriale pour évaluer les risques de l’antibiorésistance (ATBR) dans les eaux potables, puis étudier la faisabilité de ce système à une échelle nationale.
Objectif : Initier un système de surveillance pour évaluer le taux de résistance dans les populations de bactéries fécales contaminant accidentellement l’eau potable et proposer d’éventuelles remédiations. Le premier objectif est de quantifier le taux d’ATBR présentant un risque critique et/ou émergent en santé humaine puis de qualifier le mode de résistance des entérobactéries et entérocoques dans les eaux de distribution de la Zone Atelier. Le second objectif est de cartographier ces informations pour les relier à des paramètres environnementaux naturels abiotiques ou d’occupation humaine des territoires.
Enjeu scientifique à long terme : Proposer une feuille de route pour le déploiement d’un réseau de surveillance nationale en s’appuyant sur le maillage national existant des analyses réglementaires de la potabilité de l’eau. Les résultats seront valorisés par une publication internationale et par la présentation des résultats non seulement à l’ARS pour un déploiement national mais également à l’ANSES afin d’appuyer la prise en compte de l’environnement dans la lutte globale de l’ATBR.
Porteurs : F. Vinatier & J-S. Bailly (LISAH), J. Demarty (HSM), J-M. Limousin (CEFE)
Contact : fabrice.vinatier@inrae.fr
Partenaires : ABSys, CEFE, G-EAU, HSM, Innovation, ITAP, LISAH
Descriptif : Mise en œuvre d’approches de modélisation biophysique s’attachant à décrire à la fois les bilans d’énergie, d’eau et de carbone des agroécosystèmes, les mécanismes d’interaction entre écosystèmes et agrosystèmes, et l’impact des mesures d’adaptation pour étudier et anticiper les effets de l’aridification à moyen terme sur les paysages méditerranéens.
Objectif : Le consortium souhaite mobiliser l’observation et la modélisation pour étudier finement les indicateurs impactant les principaux agroécosystèmes, l’efficacité des mesures d’adaptation ou d’atténuation et les interactions entre écosystèmes et agroécosystèmes comme levier atténuant l’impact de l’aridification. Ces aspects seront abordées par le biais :
Ces outils devront être capables d’intégrer les hétérogénéités topo-climatiques et édaphiques du milieu, la variabilité des couverts et des espèces et leur stratégie d’utilisation de l’eau, ainsi que les flux latéraux superficiels et profonds régissant les échanges entre les différents éléments du paysage.
Enjeu scientifique à long terme : ce projet a aussi pour ambition d’embrasser d’autres enjeux majeurs et d’inclure de nouveaux partenaires, notamment sur les volets suivants : i) contamination des eaux et écosystèmes terrestres et aquatiques par les intrants agricoles, ii) dynamique territoriale : urbanisation, multiplicité des modèles agricoles, et iii) étude des effets des extrêmes hydroclimatiques sur les agro- et écosystèmes.